Résistants et combattant de guerre à Sirault
Les Résistants de Sirault : Mémoire d’un courage collectif
Sirault, petit village ancré dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, fut le théâtre d’un engagement remarquable de la part de ses habitants. De nombreux hommes de la commune rejoignirent la Résistance, risquant leur vie pour défendre la liberté et lutter contre l’occupation allemande. Leur courage et leur sacrifice sont aujourd’hui honorés dans le nom des rues de Sirault, où plusieurs voies portent fièrement le nom de ces héros locaux. Ces dénominations témoignent de la reconnaissance durable de la communauté envers ceux qui ont combattu dans l’ombre, souvent dans des conditions extrêmement périlleuses.
Cependant, si les noms des résistants masculins sont bien inscrits dans le paysage urbain, la mémoire des cinq femmes résistantes de Sirault demeure, elle, malheureusement beaucoup moins visible. Ces femmes, dont les actions et le dévouement furent tout aussi essentiels, n’ont à ce jour reçu aucune reconnaissance symbolique sous la forme d’une rue ou d’un lieu public à leur nom.
Engagées dans des rôles tout aussi cruciaux que leurs homologues masculins — comme courrières, hébergeuses de fugitifs, transmetteuses d’informations, ou encore aidantes logistiques — elles incarnent pourtant une part essentielle de l’histoire de la Résistance à Sirault. Leur courage discret et leur détermination à soutenir la lutte pour la liberté méritent aujourd’hui d’être mises en lumière et célébrées à l’égal de celui des hommes.
Cette disparité dans la reconnaissance publique invite à une réflexion plus large sur la place des femmes dans la mémoire collective, et sur la nécessité d’élargir les hommages afin d’inclure toutes celles et ceux qui, par leur engagement, ont contribué à libérer la Belgique.
Il est essentiel que Sirault, en tant que communauté consciente de son histoire, trouve des moyens de valoriser la mémoire de ses résistantes, que ce soit par des plaques commémoratives, la dénomination de lieux publics, ou des événements dédiés, afin que leur histoire inspire les générations futures.
Combattants 1940-45
CHEVALIER Georges, mort pour la Patrie le 05 janvier 1945.
ELOY Max, Il fut tué à Syngen le 19 mai 1940.
GOBERT Paul, tué le 19 juin 1944.
OLIVIER Léopold, blessé à Nevele le 26 mai 1940, à la bataille de la Lys et décédé à Bruges, le 31 mai 1940.
LESTRADE Robert, né à Sirault le 26 juin 1911 et décédé le 24 juin 1941.
RUELLE Jules, mort à Bordeaux le 28 mai 1940.
DRAMAIX Edmond, né à Sirault le 22 avril 1922 et y décédé le 16 avril 1983 (Résistant).
COL Georges, né à Sirault le 08 février 1906 et décédé à Baudour le 01 juin 1976 (Combattant).
DELCOURT Maurice, fut amputé du bras.
DEBAY Marcel, fut amputé de la main gauche.
DEMELIN Albert, (Combattant).
Résistants de Sirault
2ème de gauche à droite Haubourdin Jules
Liénard Raymond
Liste des Résistants de l'Armée Secrète reconnus (Sirault)
BAELE Gustave
BAELE Octave
BERIOT Albert (Chef de peloton), Mort pour la Patrie
BERIOT Georges
BREUZE François
BRICQ Georgette (Courrière)
BRIFFEUIL Georges (Garde champêtre à Sirault)
BRIFFEUIL Jacques
BROCART Raoul
CANIVET Jules
CARLIER René
CHEVALIER Ernest (Chef d'escouade)
CHEVALIER Georges
CLAUSTRIAUX René
COL Georges
CULEM Edouard (Chef de sous-section)
DATH Jules
DEBAY Marcel
DECROLY Michel, né en 1917, tué le 04 septembre 1944.
DEFAUT Henri
DEHON Jean (Père) (Lieutenant)
DEHON Jean (Fils) (Sergent)
DELANOIS Paul (Chef d'escouade)
DELCOURT Maurice
DELHAUTE Albert
DELHOVE Jules
DENIS Marius (Chef d'escouade)
DESMET Alfred
DRAMAIX Edmond
DRAMAIX Michel, né à Villerot le 22 janvier 1908 et décédé à Beloeil le 26 février 1957 (Combattant et résistant armé), ancien Bourgmestre de Sirault.
DUPONT Luc
DUVIVIER Gilbert
ELIARD Adolphe
ELOY Max
EQUETER Eugène
EVRARD ADOLPHE
FRECOURT Max
FRETEUR Jules
GEVARD Antoine
GEVART Marie
GIGOT Arlette
GIGOT Nestor (Chef d'essaim)
GIGOT Pol, né à Sivry, le 15 mars 1926, tué le 1er septembre 1944.
GOBERT Paul
GRABARCZYK Sygmont
HAUBOURDIN Jules
HAZETTE Fernande
HAZETTE Jean
HAZETTE Victor
HUVELLE André
LARBOUILLAT Roland (Chef d'essaim)
LARBOUILLAT Rupert
LEBRUN Emile
LEBRUN Pierre
LECOCQ Henri
LECOCQ Josette
LENOIR André
LENOIR Emile, né à Sirault, le 1er février 1893, mort pour la Patrie le 17 mars 1945.
LENOIR Jean, né à Sirault, le 11 mai 1920, tué le 04 septembre 1944.
LETE Georges
LIMAUGE Auguste
LIENARD Raymond, né à Villerot le 19 décembre 1924, tué le 09 octobre 1944.
LOUVRIER Achille
MARECHAL Robert
MUSETTE Emile
OLIVIER Léopold
RUELLE Jules
VANDERLINDEN Pierre
VILAIN Aristide
VINCENT Emile
VOS Georges
WILLAME Fernand
WILLAME Lucien
Première rangée en haut de gauche à droite:
Vincent Emile, Dehon Jean (fils), Baele Gustave, Hazette Jean, Huvelle André, Denis Matius, ?, Delhaute Albert, Vos Georges
Rangée du bas de gauche à droite:
Vanderlinden?, Dehon Jean (père), Briffeuil Jacques, Larbouillat Rupert, ?, Desmet Alfred, Larbouillat Roland.
André Huvelle, Jacques Briffeuil et Jean Dehon
Au cœur de l’occupation allemande, alors que la répression s’intensifiait et que chaque acte de résistance pouvait coûter la vie, Albert Bériot fit preuve d’un courage exceptionnel. Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1943, défiant la surveillance constante des forces ennemies, il accrocha le drapeau belge au sommet du poteau téléphonique situé sur la route de Leuze à Sirault.
Ce geste simple mais hautement symbolique, en pleine période sombre de la Seconde Guerre mondiale, incarnait la résistance silencieuse du peuple belge face à l’oppression. Afficher fièrement les couleurs nationales malgré le danger représentait un message d’espoir, un acte de défiance contre l’occupant nazi et un rappel que la volonté de liberté ne pouvait être étouffée.
BRICQ Georgette
Georgette Bricq, tailleuse de profession, fit preuve d’un courage admirable en rejoignant les rangs de la Résistance belge le 1er mars 1944, à une époque où la guerre faisait rage et où s’engager signifiait risquer sa vie chaque jour. Intégrée à l’unité clandestine « C.S. 723 – C.G50 A.10.Z.I », elle y servit avec le grade de "Courrière", un rôle crucial et souvent sous-estimé dans les réseaux de résistance.
En tant que courrière, elle fut chargée de transporter messages, documents sensibles, et parfois du matériel, entre les différents points de contact de la Résistance. Ce poste, qui exigeait une discrétion absolue, une connaissance fine du terrain et une grande bravoure, l’exposa à de nombreux dangers, notamment aux contrôles, arrestations et représailles de l’occupant.
Sa participation active à la lutte contre l’oppression nazie témoigne d’un engagement sans faille, motivé par un profond sens du devoir et de la justice. Comme de nombreuses femmes résistantes, elle a œuvré dans l’ombre, souvent sans reconnaissance immédiate, mais avec une détermination exemplaire.
Le 13 avril 1946, après la Libération, elle épousa Jean Dehon, lui aussi ancien résistant engagé dans la même unité. Leur union symbolise non seulement un lien personnel fort, mais aussi une communauté d’expérience, forgée dans les heures sombres de la guerre et l’espérance d’un avenir libre.
En reconnaissance de ses actions héroïques, Georgette Bricq reçut plusieurs distinctions honorifiques, parmi lesquelles :
La Médaille de la Résistance, soulignant son rôle actif dans la lutte clandestine,
La Médaille Commémorative de la guerre 1940-1945, accompagnée de deux sabres croisés, distinction réservée aux personnes ayant contribué concrètement à l’effort de guerre.
Georgette Bricq incarne ces femmes discrètes mais essentielles qui, par leur courage et leur abnégation, ont marqué l’histoire de la Résistance. Son parcours mérite d’être rappelé et honoré, comme un hommage à toutes celles qui ont combattu, souvent sans armes, mais avec une force inébranlable.
Georgette Bricq en 1942
(Document Marie-France Dehon)
Jean Dehon
(Document Marie-France Dehon)
DEHON Jean
Jean Dehon, métallurgiste de profession, fit preuve d’un courage exceptionnel en rejoignant les rangs de la Résistance belge en 1944, en pleine Seconde Guerre mondiale. Il fut intégré à l’unité « C.S. 723 – C.G50 A.50 A.10.Z.I », où il prit part à de nombreuses missions périlleuses, souvent menées dans des conditions extrêmes, au péril de sa vie.
Parmi ses missions les plus remarquables figurait l’utilisation de pigeons voyageurs pour transmettre des messages confidentiels à destination de l’amirauté britannique. Cette activité, à la fois discrète et cruciale, contribua à la coordination des forces alliées en territoire occupé. Pour ses actions, Jean Dehon reçut les remerciements officiels du Field Marshal Alan Francis Brooke, chef d’état-major impérial britannique, ce qui témoigne de l’importance de ses contributions à l’effort de guerre.
Après la Libération, il épousa Georgette Bricq le 13 avril 1946, amorçant un nouveau chapitre de sa vie dans un pays en reconstruction. Peu après, il fut appelé à accomplir son service militaire, qu’il effectua du 16 septembre 1946 au 15 septembre 1947 au sein du 7e Wing de Chasse, basé à l’aérodrome de Chièvres, dans l’escadrille de maintenance. Il y servit sous le matricule n°625/104, poursuivant ainsi son engagement au service de la nation dans un cadre militaire structuré.
Son courage et son sens du devoir furent reconnus par plusieurs distinctions honorifiques, parmi lesquelles :
La Médaille de la Résistance, symbole de son engagement clandestin contre l’occupant nazi,
La Médaille Commémorative de la guerre 1940-1945, accompagnée de deux sabres croisés, soulignant sa participation active et héroïque aux actions de guerre.
Jean Dehon reste une figure exemplaire de ces héros discrets, dont l’histoire personnelle s’inscrit dans la grande mémoire de la lutte pour la liberté. Son parcours incarne l’engagement, la résilience et le dévouement dont firent preuve de nombreux résistants, qui ont contribué, souvent dans l’ombre, à la libération de leur pays.
Défilé de l'Armée Secrète de Sirault.
De gauche à droite Georges Vos, Jean Hazette, Rupert Larbouillat
et le porte drapeau Pierre Muzer(?).
(Document Mangelinckx Didier)
Jean Dehon et Georgette Bricq le 13 avril 1946
(Document Marie-France Dehon)
Les funérailles d'Albert Bériot et Pol Gigot le 26 octobre 1944 à Sirault
Arthur Caldow est né en 1921 à Castle Douglas, en Écosse. Marié à Suzette Quitellier, il est un homme dont la vie fut profondément marquée par les tumultes de la Seconde Guerre mondiale et par un engagement remarquable au service de la liberté.
En 1940, Arthur participe à la campagne militaire en tant qu’artilleur, affrontant les premiers assauts de la guerre qui secoue l’Europe. Mais son engagement ne s’arrête pas là. De 1942 à 1944, il rejoint la Résistance, une période durant laquelle il fait preuve d’un courage exceptionnel, s’investissant pleinement dans la lutte clandestine contre l’occupant.
En 1944, Arthur intègre la Belgian Army, plus précisément le 21ème groupe d’armée britannique, où il poursuit son service militaire au sein du Royal Army Service Corps (RASC) jusqu’en 1946. Son rôle, vital pour le bon fonctionnement des opérations, témoigne de son sens du devoir et de son esprit de sacrifice.
Après la guerre, Arthur choisit de s’installer à Sirault, où il restera toute sa vie. Il repose désormais dans le cimetière de la commune, lieu où il a trouvé sa dernière demeure. Sa mémoire est honorée par ceux qui connaissent son histoire, symbole vivant de la résistance, de la détermination et de l’alliance entre nations dans la lutte contre l’oppression.
Son parcours exemplaire rappelle l’importance du courage individuel dans les grands combats collectifs et reste une source d’inspiration pour les générations futures.
Résistants de l'Armée Secrète et autres (Baudour)
René Edouard Francq (1922 – ?), un résistant au cœur de la lutte armée
Né à Baudour le 22 février 1922, René Edouard Francq s’est engagé très tôt dans la Résistance armée durant la Seconde Guerre mondiale. Devenu adjudant dans les Forces Armées de la Résistance (A.S.), il a exercé la fonction CG50 du 1er août 1942 jusqu’au 14 octobre 1944, période durant laquelle il a joué un rôle crucial dans la lutte contre l’occupant.
Recruté par Marcel Vos, lui-même un résistant confirmé, René Francq participa à de nombreuses actions de sabotage, ciblant notamment des infrastructures stratégiques comme des ponts ferroviaires et des routes. Ces opérations, menées notamment aux alentours de Chièvres, Tertre, Neufmaison et Sirault, visaient à ralentir les déplacements des troupes ennemies et à perturber leur logistique.
Son engagement ne s’arrêta pas aux sabotages. René Francq fut également un acteur clé des combats pour la libération des villes de Lens et Baudour, s’illustrant par son courage et sa détermination face à l’ennemi. Ces combats marquèrent une étape décisive dans la reconquête de la région.
Son action exemplaire illustre le rôle vital des résistants locaux dans la libération de la Belgique, un combat collectif fait de risques et de sacrifices personnels.
Francq René Edouard
Document HRA-E-N-Archives
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la commune ne connut qu’une seule exécution liée, de près ou de loin, à la Résistance. Il s’agissait d’une femme qui vivait seule avec sa mère et son jeune enfant, un petit garçon. Surnommée « la fille de la Batteuse de cartes », elle fut abattue chez elle, dans sa demeure.
À l’époque, les rumeurs allaient bon train : certains chuchotaient qu’elle fréquentait régulièrement les occupants allemands à Mons. Cependant, il est important de préciser que cette exécution ne fut pas décidée par la Résistance siraultoise. Au contraire, elle fut orchestrée par des personnes étrangères à la commune, sans lien direct avec les résistants locaux.
Cette sombre page de l’histoire locale rappelle la complexité et les tensions qui régnaient alors, où la frontière entre justice, vengeance et rumeurs pouvait être très floue, et où certains actes tragiques étaient attribués à tort à des groupes ou personnes qui n’en étaient pas responsables.
Sirault Neufmaison Villerot
Copyright 2025: Mangelinckx Didier - Loiselet Marie-Line