Hameaux de Sirault
Le Cavin
Le hameau du Cavin tire son nom des termes latins Calviniaca ou Calviniacus. En ancien français, « cavin » signifie « lieu creux », une description parfaitement adaptée à cette vallée où serpente un affluent du Rieu Amand.
Cette région recèle un riche passé historique et archéologique. On y a notamment découvert un four à chaux romain, construit en maçonnerie, témoignage d’une activité industrielle ancienne. Non loin de là se trouve une carrière où l’on extrayait du calcaire carbonifère, utilisé pour fabriquer une chaux grasse, très prisée pour l’amendement des terrains agricoles. Ce savoir-faire ancestral a longtemps contribué à la fertilité des sols locaux.
Au cœur du Cavin se dresse une vieille chapelle, dédiée à Notre-Dame de la Paix, également connue sous le nom de Notre-Dame du Cavin. Autrefois, aux environs de 1739, la chapelle accueillait une messe solennelle chaque lundi suivant la fête de l’Assomption, un moment fort de la vie religieuse et communautaire du hameau.
Au pied de cette chapelle coule une fontaine, qui autrefois formait un petit étang appelé l’étang des Oblats. Ce point d’eau paisible apportait une touche de fraîcheur au lieu et constituait un espace de rencontre et de ressource pour les habitants.
Le Cavin, avec son mélange d’histoire, de traditions et de paysages, reste un témoignage vivant de la richesse du passé rural et religieux de la région.
Chapelle Notre-Dame de la Paix ou Notre-Dame du Cavin
Croix-Caillaux ou Croix-Cailloux
Près de Baudour, à la lisière de Sirault, se trouve un lieu chargé d’histoire et de mémoire, marqué par une croix de pierre qui s’élève silencieusement au bord du chemin. Cette croix, humble mais imposante, rappelle un événement tragique qui marqua autrefois cette région : la mort soudaine d’un homme frappé par la foudre.
Selon la tradition locale, cet accident terrible se produisit lors d’un orage violent, alors que l’homme se trouvait à cet endroit précis. En hommage à sa mémoire et pour marquer le lieu du drame, une croix fut érigée, devenant depuis un symbole de respect et de recueillement.
Le Happart
Le hameau du Happart tient son nom de l’expression « pire de Hériaumont », qui évolua ensuite en « la couture du pire de Hériaumont » avant de devenir simplement « le Happart ». Installé sur une colline dont le sommet domine toute la région environnante, ce lieu occupe un point culminant stratégique.
Au Moyen Âge, cette butte servait déjà de lieu d’exécution, où une potence avait été dressée, rappelant l’importance symbolique et judiciaire de ce promontoire. Sa position dominante en faisait un point de repère naturel, mais aussi un poste d’observation et de contrôle.
En période de guerre, le Happart joua un rôle capital comme point de signalisation. En 1815, lors des événements liés à la chute de Napoléon, les alliés utilisèrent la butte comme un véritable fanal. Ils y goudronnèrent un peuplier qu’ils firent ensuite brûler afin d’envoyer des signaux lumineux à plusieurs villes stratégiques telles que Tournai, Mons et Condé. Cette pratique permettait de communiquer rapidement des informations cruciales à travers la région.
Jusqu’aux alentours de 1870, le lieu-dit « Fournabac » — dont le nom évoque un certain désordre ou gâchis — abritait encore des huttes rudimentaires. Ces habitations étaient adossées à un talus, construites en gazon et recouvertes de branchages, témoignant d’un mode de vie simple et lié étroitement à la nature.
Le Happart, avec sa colline imposante et son histoire riche, demeure un symbole fort du passé rural et militaire de la région, un lieu où se mêlent mémoire, paysage et traditions populaires.
Document Jean-Marc Duvivier
Hêtres faisant la limite de Sirault-Hautrage-Stambruges et font partie des trois cantons
Rompcamp
Le hameau, situé en direction de Beloeil, à l’ouest de la route menant à Leuze, doit son nom au « Champ de Romecamp ». Ce lieu chargé d’histoire témoigne d’une occupation ancienne, remontant à l’époque romaine.
Le 19 juillet 1650, un document nous révèle que Jean Leleux céda en viager à sa seconde épouse, Anthoinette Jabonneau, une maison accompagnée d’un jardin situés précisément à Romecamp. Cette mention atteste de l’existence d’une habitation déjà bien établie à cette époque dans ce secteur.
Romecamp est en effet un ancien camp romain, dont la structure a profondément marqué le paysage. Au centre de ce site historique se trouve la ferme de Romecamp, bâtie sur les vestiges mêmes de cette occupation antique.
En 1882, une découverte majeure fut réalisée par Edmond Haubourdin à proximité de la ferme. Il mit au jour les restes d’une tuilerie et briqueterie, indiquant une activité artisanale développée sur le site. Par ailleurs, une sépulture d’importance fut exhumée, accompagnée d’urnes funéraires ainsi que d’un miroir provenant d’un monument funéraire, offrant un témoignage précieux sur les rites et les pratiques des anciens habitants de la région.
Ces trouvailles archéologiques soulignent l’importance stratégique et culturelle de Romecamp, qui ne fut pas seulement un simple camp militaire mais aussi un lieu où la vie quotidienne et les traditions se sont déployées au fil des siècles.
Ainsi, le hameau du Champ de Romecamp reste un témoin vivant de notre passé antique, invitant à la découverte et à la contemplation de cette richesse patrimoniale.
Grand point du Jour
Ce hameau doit son nom à une ancienne auberge appelée « du Point du Jour », située à l’angle de la route provinciale reliant Sirault à Leuze, et de la route menant à Neufmaison, achevée en 1848. Aujourd’hui, cette auberge est devenue une ferme, autrefois habitée par la famille Cauchie.
Dans la nuit du 15 au 16 mars 1806, la ferme fut attaquée par une bande de brigands connus sous le nom des « Seigneurs et Pérou ».
L’origine du nom « Point du Jour » viendrait de l’habitude de l’aubergiste d’accueillir chaleureusement les voyageurs en leur disant que sa maison était ouverte tard le soir et tôt le matin, « à l’piquette du jour ».
Non loin de là, à Sirault, se trouvent deux lieux appelés le « Grand Point du Jour » et le « Petit Point du Jour », distants d’environ 1 400 mètres. Dans ce dernier, se dressait autrefois une auberge dénommée « Au Pair de France ». C’est là que le célèbre Prince Charles-Joseph Lamoral de Ligne, grand séducteur de son temps, faisait souvent halte pour se reposer et se restaurer.
Ainsi, ces lieux témoignent d’une époque où les auberges rythmaient les voyages et accueillaient des personnages illustres, marquant de leur présence l’histoire locale.
Les Gorriers
Ce hameau tire son nom d’une ancienne traduction patoise du terme « Bourrelier » ou « Gorieau », qui signifie « goret », c’est-à-dire un petit cochon. Cette appellation reflète sans doute une époque où l’élevage porcin et l’agriculture tenaient une place importante dans la vie quotidienne des habitants.
Le hameau s’étend entre l’ancienne rue des Gorriers et le chemin du Glandin, un secteur également connu sous le nom de « Les Rues ». Ce nom collectif regroupe plusieurs petites voies qui formaient jadis un véritable village rural.
« Les Rues » dérivent de l’appellation ancienne de la « rue des Ramoniers », un nom évoquant une activité artisanale typique et désormais oubliée : la fabrication de ramons, autrement dit des balais. Ces balais étaient confectionnés à partir des branches de bouleaux coupées dans les alentours, une ressource naturelle abondante dans la région.
Les habitants de cette rue vivaient principalement de ce travail du bois et de la confection artisanale des balais, un savoir-faire qui participait au tissu économique local. Cette industrie modeste mais essentielle fournissait non seulement les besoins domestiques mais permettait aussi un petit commerce d’échanges avec les villages voisins.
Ainsi, le hameau, avec ses origines rurales profondément ancrées dans l’élevage et l’artisanat, témoigne de traditions anciennes qui ont marqué le paysage social et économique de la région.
La Chaude Fontaine
Hameau qui tient son nom d'une ancienne source d'eau thermale à 31°. Ce hameau est situé à mi-chemin sur la route qui conduit du village au hameau du Cavin.
Le Marais
Autrefois, ce hameau comprenait plusieurs fermes solidement bâties sur un sol rocheux, témoignant d’une architecture rustique adaptée aux conditions locales. Parmi ces constructions se trouvait également le moulin Degardin, un moulin à eau traditionnel qui puisait son énergie du courant d’un étang voisin. Ce moulin, au fil du temps, a vu ses fonctions évoluer : il fut transformé en une poterie à feu continu, illustrant ainsi l’adaptation des activités économiques locales aux besoins changeants de la population.
Situé stratégiquement entre le hameau de la Chaude Fontaine et le village principal, ce secteur formait un carrefour rural où se croisaient traditions agricoles et artisanales.
Par ailleurs, le hameau du Marais, tout proche, était autrefois dominé par un vaste marécage, réputé impraticable. Ce terrain humide et difficile d’accès servait de lieu de dépôt pour les cadavres d’animaux morts, ce qui, bien que macabre, était une pratique courante à l’époque pour éviter la contamination des zones habitées et des terres cultivées. Ce marécage, longtemps redouté, faisait partie intégrante du paysage et de l’histoire locale, marquant à la fois les défis naturels rencontrés par les habitants et les solutions qu’ils y apportaient.
Le Cahot
Hameau qui tient son nom par l'endroit assez accidenté et pittoresque, situé au sud du Marais et du village en direction d'Hautrage.
Moulin à papier
Le hameau du Moulin à Papier est caractérisé par une dépression du sol, appelée "La Vallée" dans laquelle serpente le "Rieu Amand".
Le Four Mahon ou Fort Mahon
Pendant la période autrichienne, des échauffourées ont probablement eu lieu dans cet endroit, d'autant plus que deux endroits voisins de la région portent les noms de « Fort Mahon » ou « Four Mahon » et « Champ Moreau » ou Camp Moriau ».
Le Longfaux ou Long-Faulx
Autrefois connu sous les noms de « Mont le Marle », « Du Grand Vivier » et « Des Trois Viviers », Longfaux tient probablement son nom de l’abréviation de « Long Foyaux ». En wallon, « foyaux » désigne un hêtre, et l’on racontait qu’il y avait de gigantesques hêtres dans un bois voisin, appelé le Bois Laverne.
C’est dans cette région que fut édifié un château, acheté en 1825 par Monsieur Hubert de Salmont. La famille de Salmont y résida jusqu’en 1894, année où la propriété retourna aux mains de la famille Bouillard de Saint-Symphorien.
En 1904, le château fut acquis par les Dames de Saint-Saulve, originaires de la région de Valenciennes. Elles y établirent une école et y vécurent avec leurs élèves jusqu’après la Première Guerre mondiale. Par la suite, les Rédemptoristes prirent la relève et y fondèrent le collège du Christ-Roi, poursuivant ainsi la vocation éducative du lieu.
Le Trieu-Maquette
En patois "Tri-Maquette
Situé au nord de la commune, il comporte de nombreux vestige de panneries. Tous près de là se trouve le coron des "Dumonts". Il comptait autrefois neuf habitations dont la plupart étaient construite en argile battue et appartenaient aux membres d'une même famille.
Courrier de l'Escaut du 20 décembre 1898
Des maçons sont occupés en ce moment à construire une grange pour M. Dupuis, au hameau du Trieu-Maquette. Les échafaudages sont à la hauteur de cinq mètres. Jeudi dernier, un aide maçon, du nom de César Gosselin, âgé de dix-huit ans, a été victime d'un grave accident, porteur d'une certaine quantité de mortier, il venait à peine de poser le pied sur un des échafaudages, quand il trébucha dans un tas de briques et alla s'abattre lourdement sur le sol. L'infortuné jeune homme a eu un bras cassé, il a de plus la lèvre supérieure fendue. Le malheureux manœuvre a eu les mâchoires si fortement ébranlées que plusieurs dents ont été arrachées des gencives.
Les lieux-dits de Sirault
Trieux Bouleux
En patois, Tri-bouleux désignait un lieu autrefois couvert de bouleaux, dont les branches servaient à fabriquer des balais appelés « ramons ». C’est ainsi que cet endroit a donné son nom à la rue des Ramoniers. Cependant, il est aussi possible que ce nom provienne de la nature particulière du sol, composé de sables mouvants, dits « boulants ».
Lupant
Fabrique de tuiles mécaniques du Hainaut
Cense du Maillet
Apartenait à Georges le Bonnier dit "Malaperd" puis devint la ferme Marie-Philippe et ensuite ferme du "Passe"
Courrier de l'Escaut du 28 août 1900
Nouvel incendie dans notre commune ! La série rouge continue. Il y a quelques jours, deux maisons, situées au hameau du Trieu Bouleu, sont devenues la proie des flammes. En un clin d'œil, tout a été consumé. La cause de l'incendie est jusqu'ici inconnue, les dégâts sont couverts par l'assurance.
Dans notre région aussi, les cultivateurs se plaignent amèrement de ce que la chasse ait été ouverte trop tôt.
Il y a beaucoup d'avoine qui ne sont pas encore coupées.
Sirault Neufmaison Villerot
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