Bériot, Albert, François, Camille
Né à Sirault le 21 mars 1903
Albert Bériot : Un parcours de bravoure et de sacrifice
Né à Sirault, Albert Bériot se distingua très tôt par ses compétences techniques et son sens du devoir. Il effectua ses études à l’Institut provincial des Arts et Métiers de Saint-Ghislain, où il obtint, le 29 mai 1923, son brevet de capacité en électricité avec la plus grande distinction, délivré par le directeur Marius Renard.
Peu après, il fut appelé sous les drapeaux et accomplit son service militaire à Tournai, au sein des transmissions (T.T.R.) à partir du 31 mai 1923, jusqu’à la fin de son service, le 30 novembre 1924. De retour à la vie civile, il épousa Julia Danneau le 16 novembre 1927. De leur union naquit un fils, Georges Bériot.
En parallèle de sa vie professionnelle et familiale, Albert s’investit dans la vie culturelle de son village. Il fut membre du cercle dramatique "Fraternitas" de Sirault, témoignant d’un attachement fort à la vie associative locale.
Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Albert fut mobilisé une nouvelle fois. Il participa à la campagne des 18 jours, du 10 mai au 11 juin 1940, dans la 3e compagnie du 22e bataillon de Troupes de Transmissions. Mais c’est dans les années suivantes qu’il marqua profondément la mémoire collective de son village.
Dès le 1er mai 1941, il rejoignit les rangs de la Résistance armée, au sein du groupe "G", plus particulièrement dans la section des saboteurs. Grâce à ses compétences d’électricien, il fut missionné par ses supérieurs pour travailler sous couverture au champ d’aviation de Chièvres, alors contrôlé par les forces d’occupation. Les informations précieuses qu’il y collecta furent transmises à la Résistance et contribuèrent à l’effort allié.
Le courage d’Albert Bériot s’exprima aussi dans des gestes symboliques. Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1943, défiant l’ennemi en pleine rue, il accrocha le drapeau belge au sommet d’un poteau téléphonique, route de Leuze à Sirault. Un acte de patriotisme fort, accompli au nez et à la barbe de l’occupant, en pleine période de répression.
Tragiquement, lors d’un ultime parachutage dans le bois de Baudour, le 1er septembre 1944, il fut capturé par les forces ennemies. Le même jour, il fut froidement exécuté à Nimy, à quelques jours seulement de la Libération. Son corps ne fut retrouvé que le 21 octobre 1944.
Pour son engagement héroïque et son sacrifice, Albert Bériot reçut plusieurs distinctions honorifiques :
Croix de Chevalier de l’Ordre de Léopold II avec palme, Croix de Guerre avec palme, Médaille de la Résistance, Médaille commémorative de la Guerre 1940-1945, avec deux sabres croisés
Son souvenir est aujourd’hui perpétué à Sirault, où une rue porte son nom, en hommage à son courage. L’essayiste et écrivain Albert Deltenre lui consacra, aux côtés de Pol Gigot, un "Hommage posthume", soulignant l’importance de leur engagement dans l’histoire locale et nationale.
Albert Bériot demeure une figure emblématique de la Résistance, un homme ordinaire devenu héros par conviction, dont l’histoire mérite d’être transmise aux générations futures.
De gauche à droite Albert Bériot, Georges Bériot, Zoé Bleau, Louis Deltenre, et ?
Sirault Neufmaison Villerot
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